Il y avait hier au musée une jeune femme à l’air un peu triste, inquiète, affligée disait-elle par le monde qui nous est promis et qui advient. Comment tenir à distance les effondrements en cascades, les violences et l’obscénité sans retenue qui sont l’actualité ? Faudrait-il se résoudre à la souveraineté du pire ? Le musée, disait-elle encore, est une île, où je me réfugie et me ressource. La peur nous étreint et l’avenir est incertain. Comment faire front, tenir, exister, résister ? Le musée, effectivement, est une île, parmi bien d’autres, où se recomposent et s’inventent à bas bruit des volontés, des émotions, des transparences, des chemins. Que sont nos vérités devenues ? Nos héritages et nos devenirs ? L’évidence est humiliée – et d’abord celle d’un commun dont, pourtant, toute politique et toute création véritables sont parties prenantes : faire art, c’est faire société. Depuis l’intimité compagne des ateliers, se lèvent aux cimaises du musée des promesses d’exister : l’été, malgré tout !
INÈS ANDOUCHE - Atelier du Centre de Hemptinne, Orp-Jauche (B)